Immobilier : on achète beaucoup plus vite qu’il y a un an
Les Français trouvent leur résidence principale après quatre mois de recherche contre sept mois en 2014. Un signal positif pour les professionnels qui voient le marché se fluidifier.
Le marché immobilier se réveille progressivement. Aidés par des taux de crédit immobilier historiquement bas, des prix qui continuent à baisser doucement dans l’ancien et l’élargissement de l’accès au prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf, les Français concrétisent plus facilement leur rêve d’achat immobilier qu’en 2014. Le temps de recherche d’une résidence principale a ainsi sensiblement baissé en un an. Les candidats à une acquisition trouvent leur bonheur au bout de 4,4 mois en moyenne, au lieu de 7 au printemps 2014, constate une étude du Crédit foncier, réalisée auprès de 3800 ménages ayant recherché un bien au cours des douze derniers mois. «On observe dans toutes les régions de France une forte diminution du temps de recherche, signe que le marché immobilier se fluidifie», analysent les auteurs.
Résultat, douze mois après le début de leurs recherches, les deux tiers des sondés (67 %) étaient rentrés dans leur nouveau «home sweet home», alors qu’ils n’étaient que 53 % en 2014. Parmi ceux qui n’ont pas trouvé, 20 % cherchent encore et 13 % ont renoncé. Ils étaient 19 % dans ce cas l’an dernier. On note cependant quelques différences régionales: les habitants du nord de la France trouvant plus rapidement un toit à leur goût (70 % dans Nord-Ouest et le Nord-Est au bout d’un an) que ceux résidant dans le Sud-Ouest (61 %).
Moins de concessions
Comme c’était déjà le cas l’an dernier, la majorité des acquéreurs (63 %) ont ainsi négocié une baisse du prix d’achat de 7 % en moyenne. Ce qui participe au dégel du marché. «Les meilleurs négociateurs ont entre 41 et 50 ans et gagnent au moins 4000 euros par mois», relève le Crédit Foncier.
Toutefois, pour réaliser leur rêve, quatre sondés sur dix ont été contraints de réaliser des concessions par rapport à leurs projets initiaux. Un nombre certes important, mais nettement moins élevé qu’il y a tout juste un an (61 %). Pour bien faire, ils ont acheté un logement plus petit que prévu (39 %) ou ont accepté de s’éloigner du lieu où ils rêvaient d’habiter (36 %). Surtout, près d’un quart (23 %) des ménages ont dû se résoudre à dépasser le budget qu’ils s’étaient fixé (29 % l’an dernier), en puisant dans leur bas de laine (34 %) ou en augmentant les mensualités de leur prêt immobilier (33 %).
Des professionnels confiants
Pour la première fois depuis le retournement du marché, les professionnels de l’immobilier se disent confiants dans l’avenir. «L’acquisition immobilière est très étroitement liée au niveau de confiance des ménages en l’avenir et celui-ci s’améliore», estime Nicolas Pécourt du Crédit foncier. Reste une inconnue. Les taux des crédits immobiliers, qui ont certainement touché un point bas en mai, ont commencé à remonter dans le sillage de l’emprunt d’État français à 10 ans, l’OAT (1,20 % mardi). «Ils vont certainement continuer à augmenter dans les prochains mois», prévoit Nicolas Pécourt. «Pour autant, ils resteront sur des niveaux historiquement bas», ajoute-t-il. Ce qui devrait continuer à soutenir la reprise du marché immobilier. D’autant que les Français rêvent toujours d’être propriétaires de leur résidence principale, pour ne plus payer de loyer à fonds perdu (63 %) ou en prévision de leur retraite (40 %).