Démographie France : attraction de l’axe Nîmes - Narbonne - Perpignan
La population de la région continue à augmenter, selon une récente campagne de recensement. Contrairement aux idées reçues, les petites communes sont les plus dynamiques. Seul bémol de cette étude, les jeunes adultes peinent à s’installer en Languedoc-Roussillon.
Les villes du Languedoc-Roussillon continuent de grossir. A l’occasion de sa nouvelle campagne de recensement, l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) le confirme : la région affiche la 2e plus forte croissance démographique de la métropole sur ces dix dernières années, derrière la Corse : + 31.000 habitants par an, soit une hausse annuelle de + 1,3%. Quelques grandes tendances ressortent, dont une, récurrente : plus on s’approche du littoral et des grandes voies de communication, plus la démographie s’emballe. Cela concerne les axes Nîmes - Perpignan et Castelnaudary - Narbonne.
Les petites communes progressent
Autre point remarquable : les petites communes sont particulièrement dynamiques. Les records de croissance leur reviennent. Ainsi, quand Montpellier affiche une progression proche de 14% de 1999 à 2010, Canet, un village proche de Clermont-l’Hérault, en bordure de l’A75, présente un taux de croissance de 52% ! Étonnant ? Pas vraiment, pour les spécialistes de l’INSEE. “Les petites communes qui progressent le plus sont souvent celles qui bénéficient de l’attractivité de leur ville centre” ou d’une grande ville voisine, commente Pierre Girard, responsable du service des études et de la diffusion à la délégation régionale de l’INSEE. Il rappelle que les aires urbaines de Montpellier, Nîmes, Perpignan et Béziers concentrent la moitié de la population régionale.
Flambée de l’immobilier
Cette tendance n’est pas une spécificité régionale. “70% de la croissance démographique française reviennent aux communes de moins de 5.000 habitants, alors qu’elles ne représentent que 40% de la population”, souligne François Clanché, à l’INSEE Paris. La flambée des prix de l’immobilier explique en partie ce phénomène qui a pris de l’ampleur en Languedoc-Roussillon.
Moins d’autochtones
Autre constat, qui revient d’année en année : la croissance démographique est essentiellement alimentée par l’installation de nouveaux arrivants (à 80%). L’INSEE sait même d’où sont originaires ces nouveaux Languedociens : “Midi-Pyrénées, Paca et Rhône-Alpes, mais aussi Ile-de-France”, observe Pierre Girard. Il ajoute : “Le Languedoc-Roussillon est la région de France où il y a le moins d’habitants qui y sont nés.”
Déficit de jeunes adultes
Mais elle est peut-être en train de perdre sa particularité : “Ces cinq dernières années, la croissance démographique s’est tassée, on est plutôt sur des hausses de population de + 1%, soit + 27.000 habitants par an”, indique Pierre Girard. Enfin, un point inquiétant : le déficit de jeunes adultes. La part des 23-28 ans est plus faible ici qu’en France. “On les retrouve sur Lyon, Paris, Marseille-Aix et Toulouse”, observe Pierre Girard. La faute au marché du travail ? Sûrement. L’INSEE ne le dit pas.
Source : Midi Libre