Reprise du marché immobilier ancien en 2015.
Les transactions immobilières sont reparties à la hausse l’an dernier, grâce à des prix plus sages et des taux de crédit toujours attractifs.
Après de longs mois d’attentisme, les acquéreurs sont revenus sur le marché immobilier en 2015. Selon le réseau d’agences immobilières Century 21, le volume des transactions a bondi de + 16,2%, "un niveau inédit depuis 2010", souligne Laurent Vimont, président de Century 21, tandis que les prix ont fléchi au niveau national de – 0,6 %. Le prix moyen au niveau national était de 2.481 €/m² l’an dernier contre 2.614 €/m²en 2012, soit un recul de – 5,1 %. De quoi conforter le pouvoir d’achat des candidats à la propriété, alors que l’année a été marquée par un niveau historiquement bas des taux d’intérêt des crédits immobiliers, descendu en moyenne à 2,01 % en juin 2015, toutes durées d’emprunt confondues selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
Cette reprise est toutefois envisagée prudemment par les professionnels du secteur : "Fluidité du marché mais en aucun cas frénésie", indique Laurent Vimont, qui constate un allongement des délais de vente, en moyenne passé de 95 jours en 2014 à 97 jours en 2015 (contre 78 jours en 2011), et ce malgré le recul des prix : « Les acquéreurs prennent le temps de faire leur choix ». De plus, le retour des primo-accédants, ceux qui achètent pour la première fois, semble encore timide : "De 30 % du marché en 2013, ils ont représenté 36% des acquéreurs en 2015", précise Fabrice Abraham, président du réseau Guy Hoquet.
A Paris, la poursuite de la baisse des prix (- 2,2%) a motivé les acheteurs : les transactions ont augmenté de + 24,1 % selon Century 21 : "Ils ont saisi l’opportunité d’acheter un logement plus grand : la surface moyenne est passée de 47,2 m² à 50,1 m², une superficie moyenne jusque-là jamais atteinte", relève Laurent Vimont. En Ile-de-France, les prix ont également continué de reculer, plus ou moins fortement selon les départements. La Seine-et-Marne, à 2.220 €/m², l’Essonne, à 2.635 €/m², et le Val d’Oise, à 2.671 €/m², sont toujours les départements les plus accessibles, tandis que les Hauts-de-Seine conservent leur première place à 5.241 €/m².
En province, les prix ont continué d’évoluer de manière très disparate : 11 régions ont vu leur prix baisser (Aquitaine, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord et Picardie ainsi que PACA). A l’inverse, 9 régions ont enregistré une remontée des prix : l’Alsace, l’Auvergne, la Basse-Normandie, la Bretagne, le Centre, le Limousin, les Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes. A Lyon par exemple, les prix ont fléchi de – 0,6 % à 2.494 €/m² en moyenne, tandis qu’à Marseille, ils ont progressé de + 1,1 %, à 2.563 €/m².
Pour 2016, les professionnels sont néanmoins confiants : selon un sondage Ifop pour le compte du Crédit Foncier, 67 % des professionnels interrogés se déclarent optimistes pour le marché du logement en 2016. Un score qui contraste avec celui enregistré un an auparavant : début 2015, 64 % des sondés étaient pessimistes pour l’année qui débutait. "L’optimisme des professionnels se nourrit des mesures gouvernementales liées au prêt à taux zéro (pour 75 % des professionnels) et des niveaux de taux de crédit historiquement bas (71 %)", souligne l’étude. A l’inverse, le pessimisme est motivé par le contexte économique (91 %) et l’évolution du pouvoir d’achat des ménages (82 %).
Source : l’Obs Immobilier, par Virginie Grolleau