Les Français rêvent de devenir beaux, riches et... agents immobiliers
Peu apprécié voire méprisé, le métier d’agent immobilier ? Toujours est-il que la question «Comment devenir agent immobilier ?» a été l’une des plus posées au moteur de recherche Google en 2017. Explication d’un paradoxe.
Années après années, c’est l’une des professions les plus décriées avec les syndics et sans doute les journalistes... C’est peu de dire que le métier d’agent immobilier n’a pas une excellente réputation auprès du grand public. Les choses seraient-elles en train de changer? Toujours est-il que ces professionnels font une entrée tonitruante dans le palmarès annuel des requêtes sur le moteur de recherche Google, en France. Dans la catégorie «comment devenir...», la question «comment devenir agent immobilier?» intègre en effet le Top 5.
Seules les questions comment devenir «riche», «auto-entrepreneur», «député» et «belle» ont été plus populaires en 2017. La suite de ce Top 10 est consacrée aux interrogations pour devenir «gendarme», «auxiliaire de vie scolaire», «mannequin», «assistante maternelle» ou «pompier»...
«Ce résultat n’est pas si paradoxal qu’il n’y paraît, souligne Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du management des services immobiliers. Si l’image globale de l’agent immobilier reste dégradée, il y a un renouveau actuel et une grande appétence des jeunes pour ce métier.» De son côté, Laurent Vimont, président du réseau Century 21, se montre un peu moins optimiste. «À mon sens, cette performance est liée à celle du marché immobilier et à l’évolution actuelle des prix, souligne-t-il. Il reste toujours l’idée que l’on peut s’enrichir facilement dans cette profession d’autant que le ticket d’entrée n’est pas très coûteux.» Selon lui, ces requêtes traduisent aussi une curiosité quant à la porte d’entrée la plus facile vers la transaction immobilière: devenir mandataire commercial dans un réseau sans agence.
À en croire Henry Buzy-Cazaux qui travaille de longue date sur la formation immobilière et a ouvert diverses écoles, les candidats se bousculent actuellement. «Nous bénéficions de deux tendances positives que la curiosité des internautes illustre bien, estime Henry Buzy Cazaux. D’un côté, le métier se professionnalise avec de nouveaux entrants qui suivent des spécialisations pointues et savent que c’est un métier où on peut bien gagner sa vie mais pas facilement, ni sans apporter de valeur ajoutée. Et de l’autre, cette profession répond à la quête de sens de beaucoup de jeunes actuellement.»
Là où le métier d’agent immobilier pouvait longtemps apparaître peu avouable voire trivial, il est rattaché actuellement au besoin fondamental de se loger au mieux, que l’on soit une famille, une entreprise ou un commerce. L’effet Stéphane Plaza ne serait d’ailleurs pas complètement étranger à ce retour en grâce. «Il donne l’impression qu’il suffit de se marrer pour faire ce boulot», glisse perfidement Laurent Vimont. Si tous les professionnels de l’immobilier ne débordent pas d’enthousiasme à son égard, l’animateur a incontestablement apporté un regard beaucoup plus positif sur le métier entre humour, empathie et réponse à quelques vrais besoins et questions.
Source: Le Figaro Immobilier