Le secteur immobilier, locomotive de l’économie française
L’industrie de l’immobilier et de la ville totalise aujourd’hui 2,3 millions d’emplois et représente ainsi 8,5% du nombre total d’emplois en France en 2021.
Le secteur de l’immobilier et de la ville se porte bien. À tel point qu’il s’impose comme la première filière économique du pays, selon la 6e édition du Panorama de l’Immobilier et de la Ville menée par le cabinet d’audit financier EY, la Fondation Palladio et Business Immo auprès de 650 dirigeants environ. Entendez par industrie de l’immobilier et de la vie, «l’ensemble des activités qui concourent à la conception, à la construction et à l’exploitation des actifs, à savoir ceux qui fabriquent les logements, les équipements publics, les bureaux, l’immobilier commercial de loisir et ceux qui s’occupent des terrains», précise Christophe Lasnier, directeur d’EY. Les infrastructures et les travaux publics ne sont pas pris en compte.
Alors que l’ensemble de l’économie a vu sa valeur ajoutée croître de 7% entre 2020 et 2021, la croissance de l’industrie de l’immobilier et de la ville a augmenté de 7,7% à la même période et représente 11 % du PIB. Avec plus de 51.100 emplois créés en 2021, ce secteur a davantage rebondi que l’ensemble de l’économie française. Trois dirigeants sur quatre disent avoir égalé ou dépassé en 2021 leur niveau d’activité de 2019.
Le domaine se montre résilient après un fort ralentissement de son activité en 2020, dû au premier confinement. Les élections municipales, dont l’entre-deux-tours a duré plus de trois mois, ont ralenti la délivrance de permis de construire. Mais l’année 2020 n’est plus qu’un lointain souvenir: la demande des ménages, les taux bas et «l’effet de rattrapage» des retards a permis de redresser la barre.
Les logements anciens, une valeur refuge
84% des dirigeants interrogés sont optimistes pour leurs perspectives économiques pour les mois à venir, soit autant qu’à l’automne 2019, avant le début de la crise sanitaire, «un niveau d’optimisme plus important parmi les dirigeants de cette industrie que parmi les autres acteurs de l’économie française», commente le directeur d’EY. La crise du Covid-19 a permis de réaffirmer le logement ancien comme valeur refuge, synonyme de stabilité pour les investisseurs. Quant à la demande en logements neufs, elle est là mais le nombre de permis de construire accordés par les maires reste faible. «Parmi les explications, une frilosité grandissante des élus locaux sur l’acte de construire, voire une certaine réticence face à la difficulté à faire accepter les projets urbains», explique l’étude.
Pour faire face à cet afflux de demandes, 75% des dirigeants ont l’intention d’embaucher de nouveaux collaborateurs au cours des trois prochaines années. 90% des dirigeants exprimant des intentions de recrutement proposent des CDI. Les étudiants du secteur se montrent eux aussi optimistes pour leur avenir et n’appréhendent pas leur entrée sur le marché du travail, pour 90% d’entre eux.
Des difficultés de recrutement
Seul point noir au tableau, plus des trois-quarts des recruteurs déclarent être confrontés à des difficultés de recrutement, soit 8 points de plus qu’au printemps dernier. L’immobilier et la ville figurent ainsi parmi les secteurs les plus touchés par ce phénomène dans toute l’économie française. La moitié des dirigeants mettent en cause un nombre insuffisant de candidatures ou encore une inéquation entre candidats et profils recherchés. «Il est complexe en effet de recruter un professionnel à la fois expert dans son domaine et généraliste sur la manière dont on fabrique la ville de demain. Il faut être en capacité de dialoguer avec divers métiers au sein de son entreprise et hors de son entreprise», justifie Christophe Lasnier.
Source : Immobilier Le Figaro, par Marine Richard