Immobilier: le marché se bloque
Calme plat pour l’immobilier ancien, le neuf en chute libre, les prix qui s’effritent doucement, des acheteurs qui attendent… la machine s’est grippée et les professionnels sont inquiets.
Construction neuf : rien ne va plus
En France, l’activité de la construction devrait baisser de 2,6% en 2014, après un recul de 1,2% l'an dernier selon l’INSEE.
Il en couterait 0.4% de PIB à l’économie française, ce qui justifierait 50% de l’écart de croissance entre la France et l’Allemagne ou les prix immobilier sont restés sages.
Ainsi, le secteur du bâtiment devrait afficher sa plus mauvaise performance depuis 2009 et devrait perdre 12 000 emplois sur l’année.
Par ailleurs, la construction de logements neufs est à son plus bas niveau depuis 15 ans avec un recul de -19.7% sur un an.
En parallèle, les permis de construire diminuent de -16,1% sur la même période.
Aussi, 75% des chefs d'entreprises du BTP se déclarent "inquiets" pour 2014, selon une enquête de la société conseil KPMG.
Immobilier ancien : des prix élevés et des acheteurs qui prennent leur temps
Les acheteurs sur le marché immobilier de l'ancien sont aux aguets. Selon les chiffres semestriels publiés par les deux réseaux d'agences Century 21 et Guy Hoquet, ils prennent leur temps, à l'affût d'une bonne affaire face à des prix encore élevés.
Au cours des six premiers mois de l'année, le nombre de transactions au niveau national a reculé de 4%.
Le stock de biens à vendre est au plus haut "depuis deux à trois ans" et les délais de transactions se sont allongés au deuxième trimestre à 54 jours à Paris et 98 jours en province.
"Les acquéreurs ont tout pour eux : des taux d'intérêt bas, des prix qui s'infléchissent depuis trois ans, un grand nombre de biens à visiter", dit Fabrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet. "Mais ils guettent la belle affaire et tant qu'ils ne l'ont pas trouvée, ils attendent."
Au sein de son réseau, environ 30% des biens à vendre ne trouvent pas preneur car ils sont encore "trop chers" estime-t-il". "Nous n'arrivons pas à raisonner les vendeurs, qui ne comprennent pas que le marché est à la baisse", rapporte Fabrice Abraham.
Le marché des résidences secondaires et de l’investissement locatif, lui, est en mort clinique. Les résidences secondaires ne constituent plus que 6,8% du marché et la part des investisseurs dans le total des acheteurs a encore chuté de 8,4%, pour ne plus représenter que 15,3% des ventes, calcule Century 21.
Enfin, l'entrée en vigueur de la loi Alur à compter du 27 mars aura eu pour effets notoires de ralentir les transactions (1,5 à 2 mois de plus entre la signature d’un compromis et l’acte authentique) et de provoquer quantité d’annulations.
Sources : Les Echos, Le Nouvel Obs, INSEE