Retraite : l’immobilier locatif, placement préféré des Français
Quelle valeur les Français accordent-ils aux produits d’épargne pour préparer leur retraite ? L’immobilier locatif, devant l’assurance-vie, arrive en tête des placements les plus intéressants, relève l'enquête 2016 du Cercle de l’épargne.
A quels placements les Français peuvent-ils faire confiance pour préparer leur retraite, un sujet de plus en plus anxiogène pour une majorité d'entre eux ? Dans les classements des différents produits d'épargne et de placements, le bien immobilier locatif ressort comme le placement le plus intéressant (cité à 65 %), juste devant l'assurance-vie (62 %). Un constat qui ressort de la nouvelle édition de l'enquête Ifop-Cecop 2016 (*) sur les « Français, la retraite et l'épargne », réalisée pour le Cercle de l'épargne.
La pierre en tête des placements les plus rentables
« L'idée de l'investissement dans un bien immobilier à louer fait toujours un malheur auprès des épargnants, indépendamment du fait qu'ils en aient réalisé un ou pas, souligne Jérôme Jaffré, directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (Cecop). Avec l'assurance-vie, ce sont en quelque sorte les deux mamelles du pays. » Ces deux solutions d'épargne distancent largement les actions (29 % des répondants les jugent intéressantes), préférées aux Sicav (19 %), lesquelles font jeu égal avec le livret A (19 %), ex-placement chouchou des Français , car sûr et défiscalisé, mais qui ne sert plus qu'une rémunération maigrelette. L'immobilier fait toujours un tabac. Pour la sous-catégorie de ceux qui épargnent, l'attrait des biens immobiliers locatifs est grand : 72 % des épargnants les citent comme placement intéressant. Et même dans le cas des patrimoines élevés (plus de 50.000 euros), l'investissement dans l'immobilier locatif est plébiscité.
Autre classement abordé par l'enquête, où deux réponses étaient autorisées, celui des placements les plus rentables. Les biens immobiliers locatifs et les contrats d'assurance-vie se détachent des autres placements. Ils sont perçus comme placements les plus intéressants recueillant respectivement 51 % et 49 % des réponses. A signaler que les fonds en euros sont perçus, pour les détenteurs comme pour les non-détenteurs de ces produits, comme plus rentables que les contrats en unité de compte (sic !). Les actions sont citées par 17 % des interrogés, devant les livrets bancaires (10 %) et le livret A (8 %). Nouveau mode d'investissement en plein développement, le crowdfunding ou financement participatif recueille, en termes de rentabilité, déjà 7 % de citations (et jusqu'à 11 % auprès des 18-24 ans). Les obligations sont jugées peu rentables (6 % de citations pour les obligations d'Etat et 8 % pour les obligations d'entreprise). A noter aussi que, parmi les non-épargnants, 46 %, considèrent tout simplement qu'aucun placement n'est rentable.
Propriétaire, la voie d'excellence
S'ils étaient invités d'à choisir de façon brutale et duale entre un investissement locatif et des placements dans des produits financiers, les Français choisiraient massivement l'immobilier à 73 % contre 27 %. Pour les interviewés, l'immobilier locatif est considéré comme à la fois comme un placement sûr et bon pour les héritiers (on leur transmet un bien tangible) et porteur de l'espoir d'un meilleur rendement, alors que les produits financiers conservent un côté « sulfureux ». En revanche, la motivation de ceux qui sélectionneraient les produits financiers réside davantage dans l'espoir d'un meilleur rendement, quand l'importance de laisser des liquidités aux héritiers est moindre.
Autre affirmation de la valeur « pierre », quand il s'agit de préparer financièrement sa retraite, le fait d'être propriétaire de son logement reste la voie d'excellence (63 % de citations), devant l'immobilier locatif (31 %), un produit d'épargne à long terme (30 %) et un produit d'épargne retraite (22 %). L'investissement dans un bien immobilier locatif croît de neuf points, passant de 22 %, dans l'édition 2015 de l'étude, à 31 % aujourd'hui. Cette option est davantage mise en avant par les revenus assez élevés ou supérieurs. Elle est surtout davantage citée par ceux qui épargnent régulièrement pour leur retraite que par ceux qui n'épargnent pas.
(*) L'enquête a été réalisée sur internet, du 19 au 22 avril 2016, auprès d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.