Immobilier ancien : le marché se grippe à des prix élevés
Ceux qui ont le projet d'acheter un appartement ou une maison cette année devront faire avec: la baisse massive des prix de l'immobilier ancien tant attendue n'aura pas lieu en 2013. C'est en tout cas l'avis des grands réseaux d'agents immobiliers. «Si les taux d'intérêt des crédits immobiliers sont stables, il n'y aura qu'une faible baisse des prix comprise entre 1 à 2 %», affirme Laurent Vimont, président de Century 21. Un point de vue partagé par Jean-François Buet, président de la Fnaim. Président du réseau Orpi, Bernard Cadeau anticipe quant à lui un recul des tarifs inférieur à 3 %.
Une quasi-stabilité des prix surprenante alors que le chômage progresse chaque mois et que, dans les entreprises, les augmentations de salaire sont réduites à la portion congrue. Une bizarrerie d'autant plus incompréhensible que les prix de l'immobilier ancien ont doublé au cours de la dernière décennie.
Pour expliquer ce phénomène, Laurent Vimont a son idée: «Les prix de l'immobilier ancien ne reculent pas nettement car on ne construit pas suffisamment en France, analyse-t-il. Crise ou pas, il manque toujours 800 000 logements.» Les taux d'intérêt des crédits immobiliers historiquement bas (3,23 %) expliquent aussi pourquoi les prix ne décrochent pas. En baissant, ces taux ont resolvabilisé les acquéreurs potentiels et permis aux vendeurs de ne pas diminuer sensiblement leurs prix.
La conséquence: entre des vendeurs qui ne veulent pas en rabattre sur leurs prétentions financières et des acheteurs frustrés par cette absence de franche baisse des prix, le marché va continuer à se gripper. Après une année 2011 record où près de 858 000 transactions avaient été enregistrées, l'année 2013 devrait être un tout petit cru: «Nous craignons que le nombre de transactions ne tombe à environ 600 000 cette année», affirme Frédéric Monssu, directeur général du réseau Guy Hoquet.
INFOGRAPHIE - La baisse des prix s'est ébauchée en 2012 (- 1,9 % selon Century 21) mais ne devrait pas s'accélérer cette année.